Simple accessoire de mode ou réel signe de caractère, la barbe revient au goût du jour depuis plusieurs années et demande un entretien régulier pour ceux qui souhaitent l’arborer.

Effectivement avoir une belle barbe ça demande du travail, particulièrement lorsque l’on connaît la place de l’esthétisme et de la beauté dans notre société actuelle. Mais avant de parler de celle que l’on peut trouver aujourd’hui ici et là au visage de ces messieurs, un peu d’histoire et revenons sur son évolution au fil des siècles.

La Barbe à travers les temps

Allez, un petit peu d’histoire pour comprendre à quoi pouvait correspondre cette barbe qui s’étend de votre menton à la partie supérieure des joues en descendant jusqu’au cou. Dans les différentes civilisations qui ont peuplé l’humanité et jusqu’à nos jours, celle-ci a toujours été au coeur des débats. Effectivement, elle n’est pas qu’un simple ornement, elle a toujours eu un sens, quelle que soit la période à laquelle on se situe.

De la croyance à la mythologie jusqu’au style Hipster d’aujourd’hui où entretenir sa barbe est devenue une vraie religion. Elle a donc connue des hauts et des bas, entre rejet et adoration selon les époques ! Et qu’on le veuille ou non, la barbe telle qu’elle est arborée aujourd’hui a un sens qui s’inscrit dans un contexte social bien particulier.

La Barbe à l’époque des Egyptiens

Avant tout il semble important de souligner que quelle que soit l’époque, ce sont les dirigeants qui ont toujours guidés les styles de barbe. Effectivement, dans l’Egypte ancienne par exemple, les pharaons ne l’arboraient pas par hygiène, mais ils disposaient d’une fausse barbe postiche, ce qui les rapprochait des dieux et les différenciait du commun des mortels.

Cette longue barbichette attachée derrière les oreilles partait du menton et mesurait une dizaine de centimètre vers le bas. On appelait ça la « barbe droite » à cette époque, contrairement à celle des dieux qui était recourbée en son extrémité. Celle-ci était arborée par le pharaon au cours des cérémonies et représentait sa force, le symbole de royauté et son affiliation avec les puissances divines.

ToutankhamonPour la petite histoire, le célèbre masque de Toutankhamon que l’on peut observer dans le Musée égyptien du Caire a récemment connu des péripéties avec la sienne. En effet, l’un des employés qui devait réparer l’éclairage de la vitrine où se trouvait le masque a maladroitement fait tomber ce dernier qu’il a rattrapé in extremis, malheureusement la barbiche n’a pas tenu et s’est détachée du visage. Un maladresse qui restera à jamais avec une vulgaire trace de colle à l’endroit impacté.

Un symbole de virilité dans l’antiquité

C’est exact, un peu plus tard dans l’antiquité, elle deviendra un symbole de virilité pour certains, mais également de sagesse pour d’autres. En effet, au temps de la Grèce Antique les Dieux ainsi que les Héros comme Hercule étaient systématiquement représentés arborant une barbe, voilà qui explique que les grecs l’ont très longtemps portés pendant la période archaïque.

Encore une fois, cet attribut était à l’époque réservé à une certaine caste, à savoir les guerriers et les nobles. De plus selon les cités les modes changent, à Athènes par exemple la mode veut que lèvre inférieure soit dégagée pour laisser respirer le menton tandis qu’à Sparte les hommes rasés étaient détestés et méprisés.

Du côté de l’empire romain, on sait que le rasage était la règle qui prédominait depuis 454, même si la barbe n’était pas interdite. Un grand changement interviendra lors du Ier siècle quand dans l’empire romain se démocratisera la méthode de l’épilationEntretien barbe

De l’antiquité à la société moderne, une évolution au poil !

Comme nous vous l’avons expliqué précédemment la barbe n’a pas toujours été à la mode, loin de là ! Effectivement après la seconde guerre mondiale la pilosité faciale est longtemps perçue comme manquants d’hygiène et d’éducation, on est là bien loin de l’ouverture d’esprit à laquelle on se trouve au XXIe siècle en la matière. Là où ses détracteurs marquent un point, c’est dans le fait que oui si elle n’est pas entretenue celle-ci peut contenir des bactéries et peut très rapidement se trouver aussi sale qu’une cuvette de toilettes !

On voit donc une anti-mode de la pilosité sur ces années-là jusqu’à en faire des lois de prohibition :

  • En Argentine un décret interdisait de la porter dans les années 70-80 pour des raisons de sécurité sous peine de ne pas obtenir de passeport
  • En 2001 en Grande Bretagne le terme Barbisme (Beardism) apparaît. Il s’agit d’une circulaire gouvernementale qui déconseille l’embauche des barbus ! Certains se sont d’ailleurs amusés à parodier cette décision, comme sur la vidéo ci-dessous d’un jeune anglais barbu cherchant du travail et qui après avoir essuyé plusieurs refus se résigne à se raser !
  • De nombreuses multinationales interdisent aujourd’hui le port de la barbe pour des raisons de « sécurité » ou « d’hygiène », c’est notamment le cas pour les restaurants Quick ou encore le parc DisneyLand.

De nos jours, elle reste donc une problématique sociétale car bien que libre de nos actes, beaucoup d’entre nous doivent rendre des comptes à un employeur qui ne sera pas toujours clément sur ce point. Le barbier sera votre meilleur ami si tu souhaites tout de même arborer une pilosité faciale.
La mode actuelle chez les artistes est plutôt au style négligé, comme nous l’a habilement enseigné l’illustre Serge Gainsbourg adepte invétéré de la barbe de trois jours dans les années 80 !

Barbe de Gainsbourg

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